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Bonne et heureuse année : de gros défis à relever ensemble

Les partenaires de la Fondation pour l’Enseignement (FPE) constatent le chemin parcouru ces 3 dernières années et les défis du plan d’actions 2023-25 : il faut continuer à travailler d’arrache-pied pour soutenir ensemble une école plus équitable et ouverte sur les enjeux socio-économiques, au bénéfice de tous les élèves !

Après un message de bienvenue mettant en évidence l’importance de l’implication des entreprises, de la part de Christine Marchal, Human Ressources Director EQUANS Belux, qui accueillait (Merci !) le comité stratégique, le Président Thierry Castagne a rappelé la mission et la raison d’être de la Fondation : le rapprochement entre le monde de l’enseignement obligatoire et celui de l’entreprise. Une volonté confirmée dans le plan d’action 2023-25, adopté cet été par le Conseil d’administration.

Thierry Castagne a rappelé les deux grands axes de l’action de la Fondation pour l’enseignement : « C’est d’abord une force de proposition. C’est en effet un lieu unique, qui rassemble des responsables du monde de l’enseignement et des représentants du monde de l’entreprise, leur donnant l’occasion de s’entendre pour formuler ensemble une série de propositions. Mais il y a une autre dimension : c’est l’incubation d’actions et la diffusion de bonnes pratiques auprès des acteurs de terrain, acteurs que la Fondation associe dans ses projets, dans une logique d’intelligence collective. »

Le plan d’actions 2023-25 a confirmé les chantiers prioritaires auxquels la FPE s’attèle dès à présent pour les trois années à venir : soutien à l’orientation positive, amélioration des compétences et des parcours d’éducation aux métiers en lien avec l’entreprise, et mobilité professionnelle accrue entre entreprise et enseignement en décloisonnant les carrières, notamment pour pallier aux pénuries d’enseignants, et apporter des savoirs et savoirs-faire au cœur de l’éducation. Le numérique éducatif continuera d’être pris à bord de manière transversale aux 3 chantiers.

Le Président a chaleureusement remercié les partenaires, membres fondateurs, secteurs, entreprises, philanthropes et autorités publiques, qui rendent possible l’action de la FPE !

Le président a ensuite souhaité la bienvenue aux cinq nouveaux administrateurs indépendants de la Fondation pour l’enseignement : France de Kinder, Marc Romainville, Bruno De Lièvre et Audrey Hanard. Il a également remercié les trois administrateurs sortants, qui ont accompagné la Fondation depuis sa création, il y a 9 ans : Alain Eraly, Sybille du Bus et Luc Willame.

Luc Willame, Président Honoraire, a pris congé de la FPE : « Je suis content que la Fondation soit maintenant en rythme de croisière. Je suis également très reconnaissant des débats que nous y avons eus et de la manière dont nous avons fait face aux problématiques rencontrées. Mais il y a encore du chemin, car je crois que le monde de l’entreprise n’a pas suffisamment conscience de l’importance de l’enseignement. Nous ne sommes pas encore conscients que nous devons être partenaires de l’évolution de l’enseignement, surtout dans un monde qui aujourd’hui « perd un peu la boussole ». L’entreprise doit rester un partenaire motivé, pour échanger des pratiques avec l’école, mais aussi pour mieux la connaitre. Moi, j’ai découvert l’école avec la création de cette Fondation. Les problématiques de l’école n’ont rien à voir avec celles des entreprises. C’est un monde très différent, et ça a été pour moi un enrichissement terrible de découvrir ses enjeux et ses défis. Merci beaucoup à tous. »

 

Après une information circonstanciée des réformes en cours dans notre système éducatif, par la Ministre de l’Education Caroline Désir (lire cet article), Olivier Remels, Administrateur délégué de la FPE, est revenu sur les réalisations 2021-22 et a tracé les contours des défis dans les principaux chantiers et projets (lire cet article).

Enfin, la Ministre de l’Education Caroline Désir et le Secrétaire général de la FWB F. Delcor se sont livrés au jeu des questions-réponses, sans détours ni faux-semblant, dans l’esprit d’un partenariat privé-public au bénéfice des élèves et des acteurs de l’éducation.

Dans un contexte difficile et tendu, fait de crises successives, la Fondation pour l’Enseignement remercie ses partenaires de soutien sans lesquels son action n’est pas possible, et souhaite à toutes et à tous une belle et heureuse année 2023. Ensemble, continuons à relever les défis d’une meilleure collaboration entre écoles et entreprises, en prenant la mesure des enjeux, au bénéfice de tous les élèves !

Les jeunes ambassadeurs d’expression citoyenne se sont livrés à une « joute verbale », endossant dans un jeu de rôle les « pour » et les « contre » l’ouverture de l’école aux acteurs autour de l’école... Bravo à eux pour leur investissement !

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Caroline Désir, Ministre de l’Education : le point sur les réformes et les défis

La Ministre de l’Education C. Désir salue la collaboration avec la FPE. L’occasion de faire le point sur l’éducation orientante, le nouveau parcours d’enseignement qualifiant (PEQ), la gouvernance de l’offre d’options et la formation en alternance (état des lieux transversal et plan d’actions prioritaires) ...

Caroline Désir, ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a commencé par faire un rappel des quatre grandes réformes du Pacte pour un Enseignement d’excellence qui sont entrées en vigueur à la rentrée 2022 : les nouveaux rythmes scolaires, le tronc commun, l’accompagnement personnalisé et les référentiels disciplinaires. Elle a ensuite fait le point sur les dossiers liés à l’enseignement qualifiant.

Focus sur quelques morceaux choisis, mettant notamment en évidence des collaborations à amplifier entre la FPE et le système éducatif.

Sur l’éducation orientante

« Je voudrais vous parler d’un pan de la réforme du tronc commun qui est encore largement méconnu, mais qui s’inscrit pleinement dans cette visée orientante et qui pourrait faire l’objet d’échanges voire de collaborations entre nous : il s’agit des activités orientantes. Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté une note d’orientation qui donne aux écoles la possibilité d’organiser des activités orientantes pour les élèves de 3e secondaire qui le souhaitent. Une souplesse va évidemment être laissée aux écoles, mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’elles pourront donner jusqu’à l’équivalent de 4 semaines d’activités orientantes en 3e année. »

Ces activités orientantes doivent en effet encore être définies, tant au niveau de leur contenu que de leurs modalités de mise en œuvre. Un travail important, qui ne pourra pas faire l’impasse sur une réflexion sur les partenariats à mettre en place pour organiser cette découverte des métiers et des secteurs.

Sur le parcours d’enseignement qualifiant

La Ministre en est ensuite venue à la réforme de l’enseignement qualifiant proprement dite, dont elle a évoqué les trois axes qui la structurent.

Le premier axe est la mise en œuvre du parcours d’enseignement qualifiant (PEQ), de la 4e à la 6e année, pour les élèves qui ont fait ce choix. L’objectif de sa mise en place est, d’une part, de simplifier l’organisation de l’enseignement qualifiant et, d’autre part, d’en faire une filière valorisante qui débouche sur une intégration socioprofessionnelle réussie. Ce PEQ est entré en vigueur cette année pour les options organisées en Certification par unités d’acquis d’apprentissage (CPU) et pour les dix nouvelles options issues des profils de formation élaborés par le Service francophone des métiers et des qualifications (SFMQ). Il sera d’application dans toutes les autres filières à la rentrée 2023.

« Dès la 4e secondaire (N.B. : une fois que les premières cohortes d’élèves seront sortis du nouveau tronc commun en 2028), les apprentissages seront envisagés de manière à donner à l’élève une vision globale du secteur de l’option choisie, explique Caroline Désir. De sorte que cette 4e année s’inscrive dans une logique d’orientation positive, année au cours de laquelle l’élève garde la possibilité d’affiner, de confirmer, voire de modifier son choix d’option, et ce à n’importe quel moment. »

Et de poursuivre : « Le nouveau PEQ repose sur quatre piliers essentiels. Le premier est la modularité des éléments d’apprentissage au sein d’un même continuum pédagogique. Le deuxième est le suivi individualisé de l’élève par l’intermédiaire du dossier d’apprentissage, un outil qui permettra au jeune de se situer dans son parcours et qui permettra de meilleurs échanges entre les acteurs qui l’encadrent. Le troisième est la remédiation : pour permettre la continuité du PEQ lorsque l’élève est en difficulté ou en échec, les écoles organiseront une remédiation immédiate ou des temps de remédiation organisés à des moments définis. Le quatrième est la formation professionnelle continue des enseignants, puisque, pour soutenir au mieux les enseignants dans la mise en œuvre du PEQ, les formations sont organisées en interréseau par l’IFPC. »

Sur la gouvernance de l’offre d’options

Deuxième axe de la réforme de l’enseignement qualifiant : la gouvernance de l’offre d’options. Une gouvernance qui doit tenir compte des besoins socioéconomiques locaux ou régionaux tout en veillant à rationaliser l’offre d’options. Un avant-projet de décret a été déposé fin novembre sur la table du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Lorsque celui-ci aura pris attitude, les négociations formelles seront entamées avec les acteurs institutionnels de l'enseignement.

Quatre lignes directrices sous-tendent cet avant-projet. La première : la gouvernance des options se fera au niveau des Bassins enseignement-formation-emploi et intégrera tous les acteurs socioéconomiques. La deuxième : les pouvoirs organisateurs recevront des outils d’aide à la décision pour proposer des ouvertures et fermetures d’options cohérentes. La troisième : le régulateur aura un rôle renforcé dans le processus de pilotage de l’offre d’options. La quatrième : il y aura une révision des normes de création et de maintien d’options.

« C’est plus particulièrement ce dernier point – la révision des normes – qui a fait l’objet des discussions les plus âpres, poursuit la Ministre. C’est en effet derrière ces termes que nous visons une rationalisation de l’offre d’options. À mes yeux, le texte qui est sur la table intègre trois éléments de façon équilibrée : un mécanisme de fermeture plus strict des options qui ne touchent pas un public suffisant, une prise en compte de la dimension géographique de l’offre et une protection des options conduisant aux métiers en pénurie, ce qui est évidemment essentiel. »

Sur la formation en alternance

Le troisième axe de la réforme est le renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation en alternance. Il faut savoir que la formation professionnelle francophone est dans les compétences de quatre entités fédérées : la Région wallonne, la Région de Bruxelles-Capitale, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission communautaire francophone. Au printemps 2022, les quatre exécutifs concernés ont adopté une note d’orientation définissant la méthodologie à mettre en œuvre pour organiser le « renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formations professionnelles, en particulier de l’alternance. »

Cette méthodologie s’articule en deux approches : une approche à moyen et long termes, initiées par la réalisation d’un état des lieux, et une approche à court terme, initiée par la mise en œuvre d’un plan d’action prioritaire s’attaquant aux problématiques identifiées par les apprenants, les opérateurs et les entreprises.

L’état des lieux transversal fait l’objet d’un rapport synthétique présenté aux quatre exécutifs en décembre 2022. « Un travail qu’on peut véritablement qualifier de colossal a été réalisé par les équipes d’Agir pour l’Enseignement (APE), poursuit Caroline Désir. Elles ont collationné des documents, des données, plus de 300 entretiens et réunions de travail des acteurs du système, plus de vingt groupes de discussion avec les apprenants, les employeurs, les partenaires sociaux et les enseignants-formateurs. »

Pour la mise en œuvre d’un plan d’action prioritaire, un groupe de travail interministériel a été mis sur pied, composé des représentants des ministres compétents. Il travaille sur base d’une note reprenant une série d’actions visant à soutenir le déploiement des filières enseignement et formation en alternance. « Cette première note a été présentée en novembre 2022 aux différents gouvernements et approuvée par l’ensemble de ceux-ci, poursuit la Ministre. Les actions envisagées touchent notamment aux enjeux de certification (dans une logique de simplification administrative) et au renforcement de l’offre de stages. Elles doivent maintenant être discutées avec les secteurs avant d’être traduites de façon opérationnelle dans les mois qui viennent. »

Des projets concrets sur le terrain, révélateurs de grands défis !

Olivier Remels, administrateur délégué, a fait le point sur les réalisations et les défis révélés par les projets que la fondation a lancés ces dernières années.

Une vision cohérente : « Les différents chantiers adressés par la FPE sont abordés en cohérence. La question de l’éducation orientante est cruciale, car elle va déterminer l’afflux qualitatif d’élèves vers l’enseignement de transition ou qualifiant, et impacter son évolution nécessaire, pour former les élèves en tenant mieux compte des enjeux socio-économiques. Pour réussir tout ça, il faut évidemment que toutes les compétences transversales soient installées, notamment la confiance en soi, la capacité à faire des choix et à travailler ensemble et aussi la connaissance des métiers et les compétences numériques… et bien entendu qu’il y ait des profs en suffisance dans les classes ! »


Story-me et les défis de l’éducation orientante en lien avec l’entreprise

Projet : Story-me

Lancement : 2021, après une phase pilote (2017-2020)

Partenaires : Déclic Belgium, Missaly, 100 000 entrepreneurs, Les ambassadeurs d’expression citoyenne, Odyssée, Les jeunes entrepreneurs et Step2You

Bénéficiaires : 12 écoles de la Région de Bruxelles-Capitale

Cibles : 1500 élèves des 2e et 3e années de l’enseignement secondaire

Fédérations de PO : Wallonie-Bruxelles Enseignement, SeGEC, CPEONS, Felsi, CECP

Objectif : amener les élèves à définir leur projet professionnel en développant la confiance en soi, ainsi que la capacité à s’orienter et à se mettre en projet.

Soutiens : Fondation Jean-François Peterbroeck, BNP Paribas Fortis Foundation, Fondation Degroof Petercam, Fondation Bernheim, Fondation Engie, Porticus

Informations : www.story-me.be

Après avoir présenté Story-me, Olivier Remels a énuméré les défis révélés par ce projet. Le premier concerne la formation des enseignants à l’approche orientante, particulièrement ceux du tronc commun ; pour les affronter, Story-me a permis d’identifier une série de bonnes pratiques qui seront utiles aux acteurs de la formation continue des enseignants. Le deuxième défi concerne la mauvaise compréhension par beaucoup d’enseignants du concept de STEM (science, technics, engeneerings, mathematics) – devenues STEAM avec l’adjonction du « A » renvoyant aux compétences créatives– de même qu’une méconnaissance du monde de l’entreprise et de son fonctionnement. Le troisième défi : les parents, qui doivent être inclus et impliqués dans le parcours d’orientation de leurs enfants.

L’Administrateur délégué a ensuite élargi le propos à l’ensemble des réflexions menées par la Fondation sur l’orientation, prônant le développement de synergies entre les acteurs : « Je pense aux outils de découverte des métiers. Beaucoup sont disponibles au sein des fédérations sectorielles et dans les entreprises. Nous avons l’ambition de les articuler au bénéfice de l’École, pour ne pas refaire ici ce qui existe déjà là-bas. »

Autre piste de concrétisation de ces synergies : la création de hubs écoles-entreprises qui soient des lieux de rencontre et d’échange. « Nous pensons que spécifiquement autour de la question de l’orientation : il y a du travail pour se retrouver autour de thématiques générales ou plus spécifiques, a poursuivi Olivier Remels. Ces hubs peuvent aussi être intéressants pour relever d’autres défis, comme la mobilité des carrières. Mais nous aurons l’occasion de développer ces idées, car la Fondation pour l’Enseignement est partenaire du projet européen ED-EN Hub, qui vise justement à susciter des dynamiques à partir de la collaboration écoles-entreprises. »


Rentrée numérique ou les défis de l’informatique à l’école

Projet : Rentrée numérique

Lancement : 2019

Partenaires : EducIT, Agir pour l’enseignement

Bénéficiaires : 101 écoles en Région wallonne

Cibles : élèves de la 3e à la 7e année de l’enseignement secondaire

Fédérations de PO : Wallonie-Bruxelles Enseignement, SeGEC, CPEONS, Felsi, CECP

Objectif : aider les enseignants à intégrer le numérique dans leurs pratiques pédagogiques et offrir à tous les élèves un bagage numérique minimum dans un modèle d’équipement 1:1 (1 élève, 1 machine)

Soutiens : Fondation Roi Baudouin, Fondation Astralis

Informations : www.rentreenumerique.be

Saluant Daniel Verougstraete et Philippe Van Ophem, les deux artisans d’EducIT, Olivier Remels a applaudi le succès du projet Rentrée numérique, qui visait 50 écoles en 2022 et qui a déjà dépassé la centaine. Il a également attiré l’attention sur les moyens financiers dégagés dans le cadre de ce projet par la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour l’engagement des conseillers technico-pédagogiques et pour l’aide à l’achat du matériel par les familles.

« Tout cela ne s’est pas fait par magie, a-t-il poursuivi. Cela a nécessité pas mal de concertations au sein la Fondation pour l’Enseignement pour créer, avec l’autorité publique, un cadre, des balises, qui ont permis à chacun de s’approprier ce projet. Notre groupe de travail réunit des acteurs académiques et économiques qui participent de manière complémentaire à la réflexion. On pourra encore le mobiliser à l’avenir, avec l’aide de l’Agence du numérique, qui s’articulera avec les orientations pédagogiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. »

« Car des défis subsistent, a constaté l’Administrateur délégué. Notamment pour poursuivre cette progression avec des objectifs de couverture totale des écoles. Au-delà des conseillers technico-pédagogiques, c’est l’ensemble des personnels qui doivent porter les enjeux du numérique éducatif. Au niveau institutionnel, il faudra aussi arriver à harmoniser les soutiens de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge de l’enseignement, et des Régions wallonne et bruxelloise, en charge de l’équipement et de la connectivité. Il faudrait ainsi notamment que l’appel à projet régional ‘École numérique’ s’harmonise au mieux avec les ambitions pédagogiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour renforcer le processus de soutien à l’achat des machines par les familles. »

Pierre Scieur, conseiller au Segec, a pris la parole pour témoigner de l’évolution de la numérisation dans ses écoles. « Nous ne sommes pas dans une réforme, mais dans une révolution, a-t-il déclaré… Une révolution qui exige de faire face à de nouveaux défis. J’en pointerai deux. Le premier, c’est qu’avec le numérique, de nouveaux métiers sont arrivés dans l’école. Et il faudra bien reconnaître que ce sont de vrais métiers, comme secrétaire, bibliothécaire. Car on ne tiendra pas simplement sur la bonne volonté des gens. Une bonne volonté mise à mal par les tensions qui apparaissent lors des soucis de connectivité ou lors de différends pédagogiques. Le deuxième défi, c’est de maintenir le principe ‘one-to-one’ (1 élève, 1 machine), ce qui passe par une coordination des soutiens des différents niveaux de pouvoir. Car l’incohérence est contreproductive. Si une école gagne 15 tablettes à une espèce de tombola, c’est contreproductif pour le directeur qui essaie de créer un mouvement d’ensemble. »


Entr’apprendre ou les défis de la connexion des enseignants aux métiers

Projet : Entr’apprendre

Lancement : 2015

Partenaires : 26 entreprises de 6 secteurs économiques, Union wallonne des entreprises, Chambre de commerce et Union des entreprises de Bruxelles, École de perfection en management, Agoria, Embuild, Essenscia, Fevia, instituts de formation continue de l’enseignement (IFPC, CECP, FCC, IFCESC), centres de Technologies avancées et de compétences (CTA/CDC-R)

Bénéficiaires : toutes les écoles francophones et entreprises d’accueil

Cibles : Chefs d’ateliers, professeurs (courts techniques et généraux) et formateurs CTA/CEFA de l’enseignement qualifiant ordinaire et spécialisé

Fédérations de PO : Wallonie-Bruxelles Enseignement, SeGEC, CPEONS, Felsi, CECP

Objectif : permettre aux professeurs de se connecter au monde économique en effectuant un stage dans une entreprise participante

Informations : www.entrapprendre.be  

Olivier Remels a commencé par rappeler les ambitions de ce programme qui mobilise chaque année des entreprises de plusieurs secteurs et qui permet aux enseignants du qualifiant de mettre à jour leurs connaissances des métiers et des soft skills. Depuis un an, le programme est également ouverts aux professeurs et formateurs de l’enseignement spécialisé.

« Le défi reste de remplir les places de stages qui sont ouvertes. C’est un message fort, que l’on doit continuer à faire passer. La difficulté, c’est parfois pour l’enseignement d’aller vers l’entreprise, pour des raisons qu’on peut comprendre, certes, mais qu’il faut dépasser. Continuons donc à faire la promotion de ce dispositif qui permet vraiment de faire bouger les lignes, particulièrement dans le cadre des réformes en cours. Et de pointer notamment : Les enseignants qui hier (parcours 3, 4, 5, 6ème secondaire) donnaient cours en 3e secondaire enseignaient un secteur, pas encore un métier. Aujourd’hui, pas mal de ces enseignants-là vont aller vers la 4e secondaire, première année du nouveau parcours qualifiant. Ils devront donc être mieux formés l’enseignement des métiers spécifiques. Aller en entreprise est une excellent occasion de le faire. »

Gilles Tilleul

Prenant la parole, Gilles Tilleul, responsable RH et Formations chez Lutosa, s’est dit particulièrement heureux d’accueillir chaque année des professeurs-stagiaires intéressés par les nombreux métiers de son entreprise pluridisciplinaire. « Mais ces dernières années, il faut bien constater que les profs de matières techniques sont plus ‘durs à la détente’. J’accueille des profs de sciences, des profs de langues qui trouvent leur bonheur chez nous parce que nous passons par tous les états de l’eau et parce que, pour exporter dans 136 pays, nous sommes plutôt bons en traduction. Mais dans la fonction technique et mécanique, nous sommes les parents pauvres. Nous engageons tous les jours – enfin, nous essayons d’engager tous les jours – de la main d’œuvre technique, mais nous peinons. Nous ne demandons pas mieux de jeter des ponts pour améliorer cette situation. »

Julie Goffette

De son côté, Julie Goffette, chargée de projet Forest Friends à la Société royale forestière de Belgique, a quant à elle évoqué les trois idées clefs liées à l’accueil des professeurs-stagiaires. La première, c’est de pouvoir présenter les métiers de la gestion forestière à l’ensemble de la filière, ce qui inclut les professeurs en menuiserie. La deuxième, c’est de rencontrer le besoin des enseignants d’être sur le terrain. « Et enfin, le troisième point, a-t-elle conclu, c’est de pouvoir vraiment discuter des enjeux actuels et futurs de la forêt, par rapport à l’exploitation du bois de production, du changement climatique et de toute une série d’autres choses. »


Q-Trio ou les opportunités d’éducation « triale » aux métiers

Projet : Q-Trio

Lancement : 2022

Fédérations de PO : Wallonie-Bruxelles Enseignement, SeGEC, CPEONS, Felsi, CECP

Partenaires : Union wallonne des entreprises, Chambre de commerce et Union des entreprises de Bruxelles, Essenscia, Fevia, Agoria, Embuild, chambres Enseignements des Bassins Enseignement-Formation-Emploi, Centres de Technologies Avancées et Centres de Compétences, Entreprises et écoles

Bénéficiaires : les écoles francophones : professeurs et élèves

Cibles : élèves en maçonnerie et en électromécanique

Fédérations de PO : Wallonie-Bruxelles Enseignement, SEGEC, CEPONS, Felsi, CECP

Objectif : construire des parcours de formation tripartite (écoles, entreprises et centres de formation) pour des métiers en pénurie : maçon et électromécanicien

Informations : https://www.fondation-enseignement.be/node/427

Olivier Remels a ensuite abordé l’un des projets les plus récents lancés par la Fondation : Q-Trio. Il s’agit d’un projet en cours de développement. Son but est de créer un parcours de formation innovant pour deux métiers en pénurie : maçon et électromécanicien. Un parcours basé sur trois pôles : l’école, l’entreprise et le centre de formation. Ce travail réalisé en commun avec des partenaires issus de ces trois pôles a débouché sur un cahier des charges, accompagné d’un plan d’actions destiné à susciter une réflexion commune.

« Le premier défi lié à ce projet, c’est d’exploiter au maximum les synergies qui existent potentiellement entre d’un côté la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale et, de l’autre, la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment pour l’apport des centres de compétences et pour les liens à établir avec le Plan de relance wallon. Lequel prévoit un soutien accru des centres de compétences. Le deuxième défi, c’est de diffuser les bonnes pratiques décrites dans ce cahier des charges, notamment auprès des bassins de vie, pour que chacun puisse se les approprier, cela sans grand apport budgétaire. »


Mobilité entreprises-écoles ou les défis de la reconversion vers l’enseignement

Projet : Mobilité professionnelle entreprises-enseignement

Lancement : 2020

Partenaires : Fédération Wallonie-Bruxelles, Equans, Randstad, Federgon, Prayon, Febelfin, Experience@Work

Bénéficiaires : toutes les écoles francophones

Cibles : professionnels en entreprise désireux de se reconvertir dans l’enseignement

Fédérations de PO : Wallonie-Bruxelles Enseignement, SeGEC, CPEONS, Felsi, CECP

Objectif : susciter des reconversions positives pour lutter contre les pénuries d’enseignants

Informations : https://www.fondation-enseignement.be/node/376

Lieu privilégié du dialogue École-Entreprise, la Fondation pour l’Enseignement a décidé de contribuer au dossier de la mobilité professionnelle, dans le cadre de la lutte contre les pénuries d’enseignants. Elle a planché sur ce sujet avec ses partenaires et, en juin 2020, a publié une série de recommandations qu’elle a amenées dans le groupe de travail mis en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles sur ce sujet.

« On sait que cette mobilité ne peut pas se faire n’importe comment, a déclaré Olivier Remels. Il faut avoir acquis des compétences pédagogiques pour enseigner. Mais il y a encore un effort d’objectivation à accomplir sur toute une série de domaines, comme les modalités et les statuts. Et puis, pour développer cette mobilité, il faut aussi travailler sur l’accueil des nouveaux enseignants. Car, il faut le souligner : s’il est difficile d’attirer des enseignants de seconde carrière, il est encore plus difficile de les garder. Les démissions d’enseignants de seconde carrière sont plus nombreuses que celles des enseignants de première carrière. Il y a donc vraiment une marge d’innovation pour l’acclimatation de ces enseignants, pour leur intégration dans les équipes. Nous sommes disponibles pour contribuer à cette réflexion. »

Delphine Pirotte

La parole a été donnée à Delphine Pirotte, career coach chez Randstad Risesmart, qui a replacé la problématique des secondes carrières dans l’enseignement dans le cadre plus large de la mobilité des carrières : « J’observe parmi les candidats que j’accompagne dans ce cadre-là, c’est que certains, à un moment donné, expriment le besoin, l’envie de transmettre. Et là, une réorientation vers l’enseignement peut se concrétiser. En tant que partenaire de la Fondation pour l’Enseignement, notre but est d’arriver à faire émerger des solutions par rapport à ce grand défi, en amenant des éléments objectifs sur les freins et les motivations des personnes qui s’inscrivent dans ce désir de mobilité. »

 

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Questions et réponses sans détours !

Caroline Désir, Ministre de l’Education et Frédéric Delcor, Secrétaire général de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en dialogue sur les différents chantiers de la FPE.

Dans le cadre du Comité stratégique de la Fondation pour l’Enseignement du 16 novembre 2022, Olivier Remels, administrateur délégué, s’est entretenu avec Caroline Désir, ministre de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et Frédéric Delcor, secrétaire général de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’occasion d’aborder différents dossiers liés à la réforme de l’enseignement qualifiant comme l’orientation, l’alternance, le numérique et la pénurie d’enseignants.

  • Préserver la cohérence du Pacte : C. Désir réaffirme la volonté ferme du Gouvernement et le cap qui sera tenu dans la mise en oeuvre intégrale réformes telles que prévues dans le Pacte, même si les circonstances dificiles ont pu générer quelques reports dans le temps. No shopping-list !
  • Communiquer sur le Pacte : F. Delcor et C. Désir s’accordent sur le fait que le sens des réformes doit être rappelé. Le retard pris à ce niveau sera rapidement résorbé, avec une communication qui doit être articulée avec le volet « Accompagnement du changement » au niveau des fédérations de pouvoirs organisateurs, parce que rien ne remplacera jamais le dialogue entre un chef d'équipe et son équipe. Un gros travail a été fait avec une agence de communication pour vulgariser cette réforme colossale qui comprend 17 chantiers. Un manuel à l'attention des partenaires est disponible sur enseignement.be.
  • L’orientation face à la coopération entre entités fédérées : sur cette question de l’orientation, C. Désir souligne la création d’un portail d’orientation pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui sera un outil cohérent et coordonné. Quant à F. Delcor, il rappelle que le « domaine 8 », qui a trait à l'orientation, a été traduit très concrètement dans les référentiels. C’est clairement un élément fondateur de l’approche orientante, sans compter le travail qui a été fait à travers des initiatives comme Story-me. On vise de meilleures synergies entre FWB et régions dans ce domaine.
  • L’alternance, entre réformes et blocages :  les questions sont nombreuses concernant la thématique de l’alternance - ouverture des options, pilotage, cumul pour les professeurs, mutualisations entre écoles. C. Désir et F. Delcor s’accordent sur une double approche de ces questions : à court terme pour lever les freins et à moyen/long terme dans une visée de réforme systémique. Olivier Remels souligne que le projet Q Trio adresse un certain nombre de ses questions en apportant des solutions innovantes et compatibles avec les accords entre FWB et régions. Le projet n’est pas soutenu à ce stade par la Ministre C. Désir, qui salue cependant l’intérêt du travail et les perspectives....
  • Les difficultés du numérique éducatif : outre la mise en place accélérée des 41 conseillers technico-pédagogiques dans les Fédérations de pouvoirs organisateurs et WBE, F. Delcor  et C. Désir abordent cette problématique d’abord via la convergence des moyens en réponse aux besoins des écoles, ensuite via la question des supports, techniques et pédagogiques dans le cadre de cette transition numérique. On souhaite ici aussi davantage une stratégie et des actions coordonnées entre l’enseignement et les initiatives des régions.
  • Concilier pénurie d’enseignants et qualité de l’enseignement : la ministre identifie des leviers face à une situation de pénurie (enseignants en langue, professeurs de pratique professionnelle, instituteurs dans certaines régions, etc.) qui introduisent une certaine souplesse dans un dispositif assez rigide. Corrélativement, elle ajoute que la question de la qualité et les compétences pédagogiques nécessaires pour enseigner doit évidemment être adressée quels que soient les formules et les trajets notamment pour les enseignants de seconde carrière.

L’intégralité du contenu et les textes extensifs peuvent être obtenus sur demande en envoyant un message à olivier.remels@fondation-enseignement.be

Retour sur la Journée d’études consacrée à l’éducation orientante

Lors de cette journée d’études de l’iderna (Institut de Recherches en Didactiques et Education de l’UNamur) bien remplie, les participants ont pu se (re)connecter avec France Picard, du Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail, bien connue au Québec et dans le monde entier pour ses travaux, sur le thème des « Promesses et des défis de l’école orientante : l’étude de cas de l’école québécoise ».

Découvrez Be education, le réseau d’acteurs associatifs dans l’éducation en Belgique !

Décrochage scolaire, inégalités, harcèlement à l’école, incitation à agir en citoyen responsable, renforcement des compétences de base, ... les 35 membres du réseau Be education mènent des combats, différents certes, mais complémentaires, et  poursuivent un seul et même objectif : l’amélioration du système scolaire belge.